Le sens du voyage

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Je pars pour un an faire le tour du monde. Je prends une année sabbatique pour voyager. Quelle différence me diriez-vous ? Eh bien techniquement pour faire un “tour du monde” on doit parcourir le globe terrestre dans un sens donné et revenir au point de départ. Pour des raisons pratiques, je partirai de Montréal. Mais je ne tiens pas forcément à faire un tour du monde. Voici la liste des pays que j’aimerais absolument explorer pendant la prochaine année : le Mexique, le Brésil, la Bolivie, l’Argentine, le Chili, la Turquie, l’Ouzbékistan, l’Inde, le Népal, la Chine, Taïwan. Idéalement, je voudrais me mettre dans la peau d’un “digital nomad” durant quelques semaines voir quelques mois au début du voyage. Pour cela, il me faudrait commencer par l’Amérique latine ou la Turquie pour que le décalage horaire soit acceptable pour travailler avec le Canada. Un faible décalage horaire comme au Mexique rend le travail très confortable, mais ne permet de profiter du pays que le soir et le weekend. L’intérêt est donc limité de mon point de vue, surtout si ma compagne ne souhaite pas travailler pendant cette période-là. La Turquie a sept heures d’avance sur Montréal. Je me rends bien compte de ce que cela implique puisque je télétravaille régulièrement depuis la France qui a six heures de décalage avec la côte est nord-américaine. Si je veux travailler de 9 heures à 17 heures à l’heure de Montréal, il me faudrait travailler de 16 heures à minuit en Turquie. Ces heures de travail me semblent parfaites pour faire du tourisme. La Turquie sera donc notre première destination !

Nous nous déplacerons ensuite vers l’est jusqu’à Taïwan. Puis, nous rejoindrons la pointe sud du continent américain avant de remonter jusqu’à notre point de départ. Si nous passons par le Pacifique, alors nous aurons fait un tour du monde. Cet itinéraire nous ferait potentiellement faire une escale en Océanie.

Passer l’automne et l’hiver et Asie, puis, le printemps et l’été en Amérique du Sud où les saisons sont inversées, nous permet d’éviter des fortes chaleurs. Nous avons choisi d’avoir parfois trop froids, en Ouzbékistan à l’approche de l’hiver ou en Patagonie, pour éviter autant que possible la chaleur et l’humidité. En effet, nous voulons pouvoir marcher et randonner dans les meilleures conditions.

En l’absence de toutes contraintes, quel est le meilleur moment dans l’année pour prendre une année sabbatique ? D’un point de vue financier, partir après le sixième mois me parait avantageux. À l’opposé, partir au début ou à la fin de l’année me semble sous optimal. Comparons grossièrement ces deux situations. Supposons que je gagne 100 000 dollars canadiens par an (chiffre rond tout à fait faux soit dit en passant) et que je paie mes impôts au Québec. Simplifions, en ne prenant que les revenus du travail, sans prime, sans actions et sans contribution au fonds de pension. Si je travaille pendant toute l’année 2023 et pas du tout en 2024, je paierai 31 530 dollars d’imports d’après le calculateur de TurboImpot. En revanche, si je travaille 6 mois en 2023 et 6 mois en 2024 pour le même salaire, je paierai 8 812 par an ou 17 624 sur deux ans. Soit une différence de 13 906 dollars. Sachant que 100 000 dollars par an correspondent à un salaire mensuel après impôts de 5 706 dollars, toutes choses égales par ailleurs, je peux “économiser” plus de deux mois de salaires en fonction de ma date de départ. Mettre de côté deux mois de salaire prend au moins quatre mois, donc cela représente un gain de temps considérable.

Je ne vais pas télétravailler pour rallonger mon voyage puisque la fiscalité n’est vraiment pas avantageuse étant donné que nous arrivons vers la fin de l’année. Je préfère reprendre plus tôt le travail. Je pourrais télétravailler pendant le début de l’année sabbatique (1 ou 2 mois sur 12 par exemple), mais je ne serais pas sur le même rythme que ma compagne, qui ne le fera pas, et je serais quasiment imposé à mon taux marginal d’imposition. J’ai donc finalement décidé de ne pas vivre ma meilleure vie de digital nomad cette fois-ci !