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Le Kerala est un État indien situé à l’ouest de la pointe sud, entre le Tamil Nadu à l’est et le Karnataka au nord. Sa langue officielle, et la plus parlée, est le malayalam. Malgré un PIB par habitant assez moyen, 11ᵉ/33 parmi les États indiens, les indicateurs de développement humain du Kerala sont souvent les plus élevées. La coalition menée par le parti communiste est la principale formation politique au pouvoir. Elle gouverne en alternance avec la coalition du Congrès national indien. Est-ce que son succès pourrait servir à la promotion du communisme ?
Varkala
Après le train de nuit en 2 AC (la deuxième meilleure classe sur sept), on était bien claqué. Et oui, le train n’est pas incroyable. Y, qui a dû attraper quelque chose, a passé deux journées au lit ; on sortait quand même pour manger.
La partie touristique de la ville, petite et calme, est située sur le bord de mer. L’axe principal est une charmante promenade le long de la falaise qui surplombe la plage principale. La plupart des restaurants et des commerces sont là. Sans les klaxons des scooters, ce serait paradisiaque.
Étant donné que les restaurants avaient plutôt de mauvaises revues et proposaient des menus similaires et très variés, nous sommes souvent retournés au même endroit : ABBA restaurant.
Nous avons commencé à constater qu’il y avait de nombreux travailleurs venus du Népal et des régions du nord de l’inde.
La mer était agitée, et les vagues trop fortes pour se baigner tranquillement.
Varkala est principalement connu pour ces centres de yoga. Des cours à la demande (400 roupies ou 4.4 euros) ont lieu trop tôt le matin (7 à 8 heures) ou en fin d’après-midi (17-18 h), au moment d’aller à la plage. Sinon il fait un peu trop chaud, j’imagine. Il me semble que la plupart des cours ne sont pas dans des lieux climatisés.
De nombreux hôtels affichent “AC/non AC”. Dans ce cas, les chambres sont toutes équipées d’un climatiseur, et le client peut choisir d’activer ou non la climatisation. Le prix change bien sûr (environ 500 roupies de différence) ! À moins de venir d’un pays chaud/tropical, se passer de climatisation dans le Kerala me paraît difficile.
Le plan initial consistait à ensuite prendre une heure de taxi pour Kollam puis le bateau ferry pendant huit heures de Kollam à Alappuzha. Un commentaire Google Maps de l’embarcadère disait que la liaison en ferry n’était plus assurée. Nous avons eu beaucoup de mal à confirmer cette information. Heureusement, le manager de l’hôtel a demandé à l’un de ces amis à Kollam d’aller vérifier sur place. La plupart des employés d’hôtel ont fait beaucoup d’effort pour nous aider.
Nous avons donc décidé de nous rendre directement à Alappuzha en train de jour, ce n’est pas loin ! Nous avons prolongé notre séjour à Varkala dans le même hôtel. En négociant directement avec eux plutôt que de réserver en ligne, nous avons économisé quasiment l’équivalent de toute la commission Booking.com, je pense (20 pour cent). La réduction était telle que je n’ai pas négocié. Il faut dire que l’hôtel n’était pas complet.
Dans le train pour Alappuzha, nous avons rencontré une Suissesse qui nous a parlé du cours d’instructeur de Yoga qu’elle venait de faire à Varkala. C’est physiquement vraiment intense !
Alappuzha
Alappuzha ou Allepey est une ville touristique du Kerala. C’est un point d’accès privilégié aux Backwaters du Kerala, un ensemble de canaux et de lacs naturels et artificiels. On y trouve également d’immenses rizières légèrement sous le niveau de l’eau. Pas besoin d’irrigation, quelle ingéniosité ! La région est considérée comme le “bol de riz” (traduction littérale de rice bowl ; ou grenier si vous préférez) du Kerala.
La principale activité touristique ville consiste à parcourir les backwaters à bord de “houseboats” pour quelques heures ou plusieurs jours. Les houseboats fournissent le transport sur l’eau, l’hébergement, et aussi les boissons et la nourriture. Ils sont tous équipés de cuisine. Dans les formules haut de gamme, la climatisation fonctionne toute la journée, avec une formule plus basique, elle ne sera activée que durant la nuit. On peut choisir entre des petits bateaux privés et de plus gros bateaux partagés.
Il y a deux quais qui nous intéressent à Alappuzha : celui pour les houseboats et celui pour les bateaux de transport public. À pied, les deux ne sont pas juste à côté.
Le premier jour à Alappuzha, alors que nous cherchions les houseboats, nous nous sommes rendus en fait aux transports publics. Le personnel qui se trouvait dans un centre d’information qui ne payait vraiment pas mine nous a recommandé de prendre le bateau 41 et de nous installer sur le pont supérieur pour explorer les backwaters. Le trajet jusqu’au bout de la ligne nous a coûté 60 roupies pour deux, même montant pour le retour que nous avons effectué dans la nuit. Le trajet nous aurait coûté 20-25 roupies si nous étions restés en bas. Nous n’étions pas les seuls touristes sur ce bateau ; il y avait d’autres touristes indiens ! Un couple originaire de Mumbai nous a d’ailleurs parlé d’une croisière organisée par ces mêmes transports publics en bateau. Nous avons réservé cette croisière au centre d’information pour le lendemain de 11 h à 16 heures pour 600 roupies (10 euros) par personne dans l’espace climatisé.
Le bateau de croisière était sur un seul étage avec un espace VIP climatisé, où était notre cher capitaine au look badass, et un plus grand espace avec seulement des ventilateurs pour les passagers de seconde classe, les activités de cohésion et la nourriture. C’était une croisière pour les gens de la région. Les nombreuses explications pour les passagers VIP étaient uniquement en malayalam. Nous étions les seuls étrangers, mais il y avait aussi deux groupes d’Indiens qui ne parlaient pas malayalam. En plus des interventions explicatives, nous avons eu droit à un discours d’introduction, une activité danse animé par l’équipage peu après le départ, la même activité avant d’arriver à destination, un discours de fin, et une séance de feedback public filmée.
La nourriture servie à bord était bonne et très abordable : samosa, glace, masala chai et repas le midi. Au Kerala, j’ai l’impression que les gens sont moins végétariens qu’ailleurs, ils étaient nombreux à manger du poisson. Nous avons payé un droit d’accès de 20 roupies pour l’île de Pathiramnal. J’ai l’impression que c’est une pratique assez répandue.
Après avoir exploré les backwaters pendant deux jours, nous n’avions plus trop envie de faire les houseboats.
Je pensais que j’avais le droit à trois retraits avec la carte Wise (ex TransferWise) donc j’ai payé des frais au troisième retrait. En fait, c’est deux retraits par mois calendaire avec une limite à 350 dollars pour ne pas payer de frais. Ça dépanne, mais on ne peut pas trop compter dessus…
Les distributeurs de billets sont très mal indiqués en Inde sur Google Maps. Il vaut mieux regarder les revues pour s’assurer qu’ils existent bel et bien.
Le dernier jour, nous cherchions un endroit sympa où passer temps, de préférence au moins partiellement climatisé. Ce n’est pas facile à trouver. Nous avons opté pour l’hôtel “5 étoiles” de la ville. Il a besoin d’un rafraîchissement, mais la vue depuis le restaurant panoramique sur le quai des houseboats et les backwaters est vraiment très sympa. Personne ne venait nous voir, il fallait toujours appeler les serveurs qui étaient loin d’être débordés : tant mieux vu qu’on voulait y passer la journée.
Au Kerala, on voit des mollets, genoux, voire des cuisses chez les hommes. Certains portent des sortes de jupes. Ailleurs, les hommes sont presque toujours en pantalon sauf les religieux.
À la plage, les gens sortent très tard pour éviter le soleil. Et ils sont peu nombreux à se baigner.
Nous avons vu des lancers de frisbee extraordinaires sur la plage. Sans une grande maîtrise, ils auraient été dangereux au vu de leur puissance. Il y avait une compétition de Kabaddi : un sport par équipe, avec chacune son camp, dans lequel un raideur doit toucher des adversaires avant de revenir dans son camp sans se faire plaquer. Kabaddi signifie “retenir son souffle” et historiquement le raideur devait retenir sa respiration et dire “Kabaddi” en continu ; cette règle a été enlevée. On dirait une sorte de balle aux prisonniers (dodgeball) sans balle.
Nous sommes tombés sur un hôtel qui emploie une technique originale pour maintenir une bonne note sur Booking malgré des chambres un peu moisies. Il propose au client de ne prendre la chambre que s’il est satisfait après l’avoir inspectée, sinon il annule la réservation et le dépose dans un autre établissement de son choix. L’établissement évite les mauvais commentaires de nombreux clients qui auraient été insatisfaits. Lorsqu’il reste des hébergements vacants ailleurs, les clients sont aussi gagnants, s’ils obtiennent des prix sans la commission des OTA (online travel agency, e.g. Booking.com). Nous avons eu de bons prix sans négocier ! Décidément les hôteliers sont sympas.
- Par Superbenjamin — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=32266630 ↩︎
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