Pushkar

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Pushkar est une ville de l’état du Rajasthan connue pour sa foire aux chameaux et comme un lieu de pèlerinage important de l’hindouisme.

Transports

Je devrais peut-être commencer par une section plus glamour. Mais les transports occupent une place considérable dans ma vie en ce moment par le temps que j’y passe, le stress qu’ils engendrent, et la planification qu’ils requièrent.

Nous avons pris notre seul train avec des sièges modernes et avec des toilettes propre et très large (les autre ne sont que des trains couchettes) de Jaipur à Ajmer. À la gare de train d’Ajmer, nous avons négocié un taxi pour 400 roupies (4.42 euros, un bon prix) jusqu’à Pushkar. Le guide touristique indiquait 350 roupies, mais nous avons constaté que presque tous les prix ont augmenté depuis sa parution.

Le retour, qui est habituellement un peu plus cher que l’aller, nous aurait coûté 1200 roupies en taxi et 800 roupies en tuk-tuk, soi-disant à cause de la foire aux chameaux. Pour nous rendre à Ajmer, nous avons décidé de prendre le bus public, car les taxis et les tuk-tuks étaient trois fois plus chers qu’à l’ordinaire. Nous ne voulions pas payer beaucoup plus cher qu’à l’aller.

Nous avons marché jusqu’à l’arrêt de bus, qui a été déplacé au bord de la route principale. Lorsque nous sommes arrivés, un peu avant 20 heures, nous sommes accueillis par un chauffeur de tuk-tuk qui nous dit qu’il n’y a plus de bus depuis 18 heures et que le prochain est dans plusieurs heures. Un commerçant appuie les propos du tuk-tuk. Ils nous disent qu’ils nous préviendront que le bus passera, ce qui s’est révélé un autre mensonge. Nous sommes les seuls à l’arrêt de bus avec un autre passager, qui ne va pas au même endroit et qui finit par se décourager et partir.

Nous attendons depuis plus d’une heure trente. Le chauffeur de tuk-tuk est toujours là. Il a baissé son prix à 500 roupies. Je suis prêt à le prendre, mais Y veux encore croire au bus. Nous apprenons à reconnaître les bus publics, comprenons qu’ils continuent de passer régulièrement. Le problème, c’est que les destinations sont écrites en hindi et que les bus sont très remplis (au standard Indien). Quand nous voyons un bus, nous communiquons avec le contrôleur qui est sur les marches alors que le bus est toujours en mouvement. Le bus va à Pushkar ! Nous courrons vers le bus qui s’arrête un peu plus loin. Nous réalisons que nous avons certainement loupé le bus d’une heure plus tôt sans le savoir puisque nous ne l’avions pas arrêté et qu’il était plein à craquer. Le bus redémarre dès que l’on est monté, la porte est bien sûr ouverte. Y est sur les marches, sa valise entre les jambes, en équilibre précaire, avec deux sacs dans les mains et son téléphone sorti en essayant d’annuler la commande de uber qui ne venait pas. Elle a eu très peur de tomber du bus. Au fur et à mesure, les nouveaux arrivants nous poussent vers le fond. Alors que je pensais qu’on ne pouvait pas se serrer davantage, le contrôleur parvient à remonter tout le bus pour régler un conflit à l’arrière du véhicule. Nous marchons du terminal de bus à la gare de train.

Dans la gare, de nombreuses personnes dorment sur le sol, certaines doivent attendre leur train, d’autres sont peut-être sans domicile. Lorsque nous posons nos bagages devant les toilettes, une femme et son enfant viennent poser leur couverture à nos pieds. La femme fait semblant de dormir et jette régulièrement des regards dans ma direction. Nous bougeons après avoir été aux toilettes, chacun à notre tour.

En attendant notre train sur le quai, nous assistons à la prestation de plusieurs groupes d’agents d’entretien. Le premier groupe sort la poubelle recyclable, ramasse ce qui l’intéresse sur sa brouette et balance les sacs poubelles qui ne l’intéresse pas sur les rails où un train est stationné. Les groupes suivants sont des balayeurs, avec des balais faits en matériaux végétaux, ils nettoient les quais en poussant les ordures sur les rails, où des trains sont stationnés. Quelqu’un doit surement ensuite ramasser les poubelles et les ordures qui ont été déposées sur les rails ? La gare de Marseille Saint-Charles conserve néanmoins une bonne longueur d’avance dans la mauvaise gestion des déchets lors des grèves.

Attendre à la gare de d’Ajmer n’est pas très agréable, j’ai préféré le temps d’attente à l’arrêt de bus de Pushkar.

Il vaut mieux essayer de ne pas arriver trop en avance à la gare. L’attente n’est pas très agréable. Et les trains sont très souvent en retard.

Foire aux Chameaux

Les dromadaires et leurs chameliers

Je pense qu’il y a une erreur de traduction. La foire aux chameaux (Camel Fair) vend des dromadaires. Je n’ai pas vu de chameau, je pense qu’ils y sont rares.

Elle a lieu une fois par an. Il s’agit du plus grand marché de dromadaires en Inde. Nous avons été chanceux, car n’avions pas tenu compte de cette foire lorsque nous avons planifié notre séjour à Pushkar. Ce sont surtout les disponibilités des trains qui ont décidé de notre itinéraire.

Non seulement il n’y a pas (ou peu) de chameau, mais en plus, on y trouve beaucoup plus de chevaux que de dromadaires. Cette foire porte décidément bien mal son nom.

J’ai beaucoup aimé cette expérience, car les chameliers ne faisaient pas du tout attention à nous. Nous pouvions circuler entre les dromadaires, au milieu des dunes de sables et de la terre aride, comme bon nous semblait.

Où se trouve la foire aux dromadaires ?

La question n’a pas été si vite répondue. Le programme de la foire aux chameaux mentionne des endroits un peu partout dans la ville. Le lieu principal semble être Pushkar Mela Ground; nous confirmons cette information avec le réceptionniste de l’hôtel Inn Seventh Heaven, un très bon hôtel pour Pushkar mais probablement pas le bon réceptionniste.

Pushkar Mela Ground est une fête foraine, on y trouve des attractions et des boutiques. Pas de dromadaire en vue. Nous nous renseignons auprès des commerçants sans grand succès. Un touriste nous indique qu’il y a un rassemblement de chevaux à Pushkar Mela. Les dromadaires ne participeront que quelques jours plus tard. Le lendemain, nous aurions pu assister à une compétition de moustaches. Les chevaux sont beaux, mais nous sommes un peu déçus et décidons de partir visiter le temple Savitri Mata qui est sur les hauteurs. On y monte surtout en téléphérique et un peu à pied en fin de journée quand la température se rafraichit. Une fois en haut, nous voyons l’endroit où sont les dromadaires ! Nous réalisons qu’ils sont déjà là à Pushkar ! Nous voyons les calèches de dromadaires, une activité populaire à Pushkar, passer par le rassemblement de dromadaires. De nombreux singes vivent là-haut. Je suis choqué par la quantité de déchets autour du temple, j’ai du mal à comprendre d’où ils proviennent.

Pushkar vu depuis le temple Savitri Mata

Où sont les dromadaires ?

Pushkar camel Mela fair ground (4 mauvais avis sur Google Maps et ça sonne presque comme Pushkar Mela Ground…) est le début de la zone dans laquelle on trouve les animaux. De là, poursuivez sur Clarks Safari Resort Pushkar Rd jusqu’à National Sand Art Park.

National Sand Art Park, le ticket d’entrée est payant nous n’avons eu qu’une petite vue depuis un grilllage

Il n’y a que des chevaux tout le long du chemin. Les dromadaires ne sont pas encore visibles. Il faudra s’éloigner de la route et s’aventurer sur la gauche, les dromadaires se trouveront derrière les chevaux.

Chevaux à la foire aux chameaux

Contrairement aux chevaux qui ont diverses infrastructures de confort, les dromadaires sont tous dans la même plaine. Parfois, on leur attache les pattes avant entre elles ; d’autres fois, ils sont attachés par les narines.

Dromadaire couché

En novembre 2023, les dromadaires se trouvaient à peu près là : 26°29’02.5″N 74°32’07.0″E.

Nous sommes venus à pied par la route bétonnée, et nous sommes repartis par le chemin de terre et de sable qui passe par Adventure Ride Pushkar. Selon un bon photographe/vidéaste indien (@flight_n_flipflops) rencontré à l’auberge, un tuk-tuk aurait pu nous y conduire pour 300-350 roupies.

Lieu de Pèlerinage

Ghat et vue du lac

Brahma, le créateur de l’univers, aurait laissé tomber un lotus de sa main et le lac de Pushkar serait apparu à cet endroit. La ville est construite autour du lac qui est un haut lieu de pèlerinage pour les hindous.

Sur presque tout le pourtour du lac, sauf là où un cours d’eau alimente le lac, des marches mènent à l’eau. On appelle une section de ces marches un ghat, il y a plusieurs dizaines (52) de ghats autour du lac. Certaines, les plus importantes, sont associées à des autels et des temples. On ne doit pas marcher avec des chaussures sur le bord de l’eau, mais je pense que l’on peut les garder si on reste sur marches en hauteur. Nous n’aimons pas trop marcher pieds nus, car l’hygiène est parfois douteuse dans les temples et sur les ghats.

Les temples dédiés à Brahma sont rares en Inde. Certes, il a créé l’univers, mais comme n’intervient pas dans la vie des gens, à quoi bon lui faire des offrandes ? Le principal temple de Pushkar est dédié à Brahma. Le sol était sale et la file d’attente ont dissuadé Y de le visiter. Elle n’a rien manqué si ce n’est une ferveur particulière qu’on ne retrouve que dans les lieux de pèlerinage.

Les Touristes

Pushkar est une destination prise par les touristes parce que la marijuana n’est pas chère. Le menu boissons des cafés/bars/restaurants contenait souvent des boissons “spéciale” pour être “relax”. Même sans avoir de radar à dealers, ils ne sont pas très durs à trouver.

Les touristes étrangers avaient un profil un peu différent de ce qu’on a pu observer ailleurs.

J’ai constaté qu’il y avait beaucoup d’Anglais (comme ailleurs en Inde) et de retraités français (ils sont partout, mais moins il y a de touristes, plus on les remarque). J’ai été surpris de voir autant de femmes dans la trentaine voyageant seules, car elles sont plus rares ailleurs en Inde.

Inn Seventh Heaven, notre refuge dans la ville

Le restaurant The Sixth Sense dans l’hôtel Inn Seventh Heaven était un havre de paix dans la ville qui était débordante d’animation à cette période. Nous nous sommes posés dans le lobby de l’hôtel qui était particulièrement agréable avec ses chaises balançoires, la fraicheur de la végétation et de la fontaine, et le grand chat majestueux qui ne fait que dormir.

Bol de fruit chez Sonu Juice Center

Les boissons et les bols de fruits-musli-yaourt chez Sonu Juice Center sont incroyables. Nous y sommes allés seulement trois fois, car nous l’avons essayé un peu tard dans le séjour. Les fruits sont délicieux, le muesli et le yaourt les accompagnaient parfaitement. C’est le meilleur bol de fruit-muesli-yaourt qu’on ait jamais mangé.

Craquage

Nous avons réservé une chambre privée dans une auberge de jeunesse. Nous avons réalisé que cet établissement était bien noté sur Booking.com non grâce à la qualité de l’hébergement, mais parce que le gérant est sympa et instaure une bonne ambiance propice aux échanges entre voyageurs.

Le soir de notre arrivée, il n’y avait pas de papier toilette, pas d’eau et personne à l’accueil. Il a fallu les réveiller pour activer la pompe et rétablir l’eau. L’eau chaude ne fonctionnait toujours pas ; il le savait, mais n’a pas jugé utile de le mentionner. Comme il trouvait que tout cela semblait normal Y lui a fait part de notre mécontentement au vu de la situation. On nous a apporté un seau d’eau chaude. La mini chaudière a été réparée le lendemain (pas en journée, le soir en notre présence). Le surlendemain, elle ne fonctionnait déjà plus. Nous avons continué à nous doucher aux seaux d’eau chaude que l’on nous apportait avec un certain délai. Je pense que le gérant ne comprenait pas du tout pourquoi nous étions énervés, car, après tout, il pensait faire de son mieux. Il nous a d’ailleurs dit que ce n’était nulle part mentionné sur booking.com qu’il devait fournir le papier toilette et qu’il ne fallait pas s’énerver parceque ca arrive les problèmes de plomberie, cela sans jamais s’excuser.

Y a commencé à tousser beaucoup à Pushkar. Et elle n’était la seule dans l’auberge ! La ville, malgré sa faible émission de polluants, n’échappe pas à la pollution du nord de l’Inde.

Avec tout ca, nous avons décidé de réserver des hébergements plus confortables, et de faire attention aux établissements qui ont de bons avis, car ils sont “cools”. Et alors qu’initialement, nous voulions passer sept semaines dans le nord de l’Inde. Nous avons changé notre itinéraire pour fuir vers le sud après avoir fait les lieux que nous jugions incontournables : le Taj Mahal et les ghats sur la rive du Gange à Varanasi.


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