Khiva

1,389 words

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Nous avons pris un taxi privé de Nukus à Khiva pour 50 dollars américains en réservant avec l’hôtel de Nukus. Le chauffeur a passé son temps à doubler tous les véhicules qu’il pouvait. Je pense qu’il est capable d’établir un record sur ce trajet. Nous n’avions pas de ceinture et lui n’en portait pas non plus ! Il l’a mise moins de 30 secondes lorsqu’on s’est approché d’un poste de police.

La Vieille Ville

Notre hôtel était dans la vieille ville, à l’intérieur des fortifications, proche de la porte nord. Emmanuel Macron était à Khiva à ce moment-là, nous aurions pu le croiser si nous nous étions levés plus tôt.

L’Ark (la forteresse), avec sa tour d’observation, vue depuis l’extérieur de la ville fortifiée.

Le musée de la forteresse (l’Ark) présente la région du Khorezm dont Khiva est l’une des villes les plus importantes avec Ourguentch, qui a été dévastée par Gengis Khan.

La Mosquée Juma avec plus de 200 colonnes en bois toutes différentes.

La vielle ville (Iqan Kala) est une ville fortifiée avec des murs épais, une forteresse, une mosquée et d’innombrables Madrasas qui sont converties en musées. Je pense qu’ils ont l’intention de transformer l’intégralité de la vieille ville en musée, une sorte de village Disney, en contrôlant les entrées et sorties. Aujourd’hui, le contrôle n’est pas systématique et ne s’applique pas à toutes les portes. S’ils mettent ce plan à exécution, je me demande ce qu’ils ont prévu pour les habitants et les visiteurs qui logent à l’intérieur des murs.
Pour pouvoir visiter l’intérieur des monuments et simplement rentrer dans la vieille ville en théorie (en pratique, on peut facilement rentrer sans billet), il faut acheter un billet à l’extérieur de la porte ouest. Le ticket coûte 150 000 soms (11.14 euros) et donne accès à tout à l’exception des remparts, du grand minaret et du mausolée. On nous a demandé nos billets à la porte ouest et est. Nous n’avons jamais été contrôlés à la porte nord. Nous avons vu de nombreux portiques en cours d’installation aux portes de la ville.

Le minaret Kalta Minor de nuit.

Le jour où nous sommes arrivés, nous sommes sortis en fin d’après-midi. La lumière du golden hour et du coucher du soleil rendait la ville particulièrement belle ce jour-là. D’ailleurs, nous ne l’avons pas retrouvée pendant notre séjour. Le dernier soir, nous nous sommes promenés pour la première fois dans la vieille ville de nuit. De nombreux bâtiments sont éclairés pour que la ville soit belle quel que soit le moment de la journée ! Des mariées prenaient encore des photos. La nuit est un excellent moment pour se balader, car il y a beaucoup moins de visiteurs et de vendeurs.

Le minaret Islam Khoja avec la belle lumière du premier jour.

On peut trouver les guides touristiques entre le guichet et la porte ouest. Nous n’avons pas eu recours à leurs services. Pour 50 dollars (USD), ils proposent 3-4 heures de visites pour des groupes pouvant aller jusqu’à 4-5 personnes. Un moyen de réduire le coût de la visite est de les engager pour seulement deux heures ou de se mettre à plusieurs (on peut être jusqu’à cinq sans coût additionnel). Mais nous étions seuls — tant mieux — dans l’hôtel pendant tout le séjour, donc ce n’était pas facile pour trouver d’autres personnes intéressées.

L’intérieur des bâtiments, qui sont principalement des musées, est presque toujours décevant. Il n’y a pas de belles pièces/objets. Les explications ne sont pas traduites, mal traduite en anglais, ou peu intéressante. Comme pour la plupart des bâtiments que j’ai vus en Ouzbékistan jusqu’à présent, l’extérieur est bien plus intéressant l’intérieur. Et les expositions ne valent pas le coût. C’est peut-être pour cela qu’ils veulent faire payer pour l’accès à la vieille ville.

De nombreuses célébrations et de shooting photo pour des mariages ont lieu dans la vieille ville.

Ne manquez pas la tour d’observation de la forteresse. Le musée avec un attelage à l’entrée est le plus intéressant à explorer.

Nous avons eu du mal à trouver de bons restaurants. Finalement, nous n’avons fait que deux restaurants : Ata Gamburg (tous les soirs) et Khiva Moon.

Le chef cuisinier d’Ata Gamburg
Shivit Oshi, pâtes à l’aneth, chez Khiva Moon le goût est très frais, étrangement pas si fort en aneth et délicieux !

Les Forteresses

Ayas Kala
Déjeuner devant Ayas kala

Il y a des nombreuses forteresses à une heure et demie de route de Khiva dans le désert du Khorezm. Nous avons réservé un taxi pour un circuit de cinq forteresses à l’agence de l’hôtel Caravan Serai (les caravan serai étaient des auberges sur la route de la soie). L’agence propose des circuits incluant 3, 5, 7 ou 10 châteaux. Nous avons choisi 5 châteaux parce que qu’à partir de sept châteaux le trajet devient significativement plus long.

Les forteresses étaient toutes différentes. Ayas kala était quand de loin la plus belle. Elle est apparemment composée de trois forteresses, mais je n’en distingue clairement que deux. Nous avons déjeuné près des yourtes avec une magnifique vue sur les environs. Toprak kala n’est pas mal non plus !

Je pense que ces forteresses étaient faites en briques d’argile non cuite. La plupart d’entre elles sont très anciennes, ce qui fait qu’avec ce matériau, il ne reste pas grand-chose. Construites pour dominer les plaines environnantes, elles se fondent dans le paysage parce qu’elles sont construites à partir de la terre sur laquelle elles reposent.

Les pièces intéressantes sont probablement dans les musées russes. Il ne reste que des murs et des fortifications abimés par le temps.

La plupart de forteresse étaient infestées de frelons (asiatiques ?). Cela faisait quand même bien peur.

On aurait aussi pu voir ces forteresses en s’arrêtant sur le chemin de Nukus à Khiva.

Anne et Paddy

Chor Minor Madrasah, première rencontre avec Anne et Paddy, Bukhara

Nous avons rencontré Anne et Paddy pour la première fois à Bukhara devant une madrasa. Nous étions assis sur le même banc à l’ombre alors que le soleil tapait fort et qu’il faisait très chaud en cette fin octobre. Anne avait des Ugg avec de la fourrure quand le thermomètre affichait presque 30 degrés ! Nous nous sommes plaints des boutiques omniprésentes dans les sites touristiques. Ils nous ont appris des choses intéressantes sur l’histoire et la culture ouzbèke.

Nous les avons croisés une deuxième fois par hasard à Khiva devant le mausolé Pahlavan Mahmoud. Nous avons discuté, entre autres, de la visite de Macron, et de la belle lumière sur la ville que nous avions tous les quatre observée la veille.

Sans nous concerter, nous nous sommes de nouveau retrouvés au restaurant Khiva Moon le midi. Nous avons déjeuné ensemble à l’extérieur. Quand ils sont partis, nous sommes restés pour lire dans ce lieu paisible et agréable.

Sur leur recommandation, nous avons réservé un taxi pour aller voir les forteresses dans la région. L’agence était dans l’hôtel dans lequel ils logeaient.

Quand nous sommes arrivés à la forteresse Yisil Kala, il y avait un autre taxi blanc (tous les taxis sont blancs). Il s’agissait bien sûr du taxi d’Anne et Paddy ! Ils ne se sont pas trop attardés à cause des frelons, et nous non plus.

Le soir, nous nous sommes donnés rendez-vous pour dîner ensemble. Jusque-là, toutes les rencontres avaient été fortuites ! Nous avons dîné dans le restaurant qui nous a accueilli tous les soirs de notre séjour à Khiva où nous avons eu de belles discussions. Il faut dire qu’ils ont une vie riche en aventures !

Anne et Paddy sont un couple de Français qui ont passé 30 ans sur l’île de Timor, y compris pendant la guerre civile, et 10 ans en Inde. Ils sont tous les deux antiquaires, un métier qu’ils ont appris sur le tas et qui les a amenés à côtoyer des Français particulièrement riches. Pionniers dans leur niche (l’art primitif et les décors architecturaux du Timor et plus généralement d’Indonésie, il me semble), ils introduisent ou contribuent à populariser le terme de “bois flotté” par exemple. Je suis impressionné qu’ils aient autant vagabondé avec deux très jeunes enfants, et qu’ils leur aient fait l’école à la maison pendant toute leur scolarité. On a des chances de se croiser à Montréal puisqu’un de leurs fils y habite !


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