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Lundi 9 octobre, nous avons pris le train à grande vitesse pour Ankara, la capitale turque. Nous arrivons en fin de soirée et décidons de marcher une vingtaine de minutes vers notre hôtel. Ankara a beau être la deuxième plus grande ville de Turquie, la différence d’activité et d’animation avec Istanbul est frappante. À vrai dire, cela nous fait du bien.
L’hôtel a un ascenseur sans porte intérieure, cela me fait penser à des vidéos d’ascenseur qui finissent mal. La chambre sent fort la cigarette, d’ailleurs, il y a un cendrier. Nous aérons en grand. Je n’ai jamais vu de chaussons aussi fins. La semelle consiste en une seule couche de papier/tissu. J’ai souvent revu ce type de chausson par la suite. Et c’est peut-être une bonne chose si les chaussons ne sont pas réutilisables. Nous inspectons le dessous du matelas pour d’éventuelles punaises de lit. Je soulève le matelas, Y procède à l’examen avec la torche de son téléphone. Et là, surprise, nous découvrons des punaises de lit et un peu de sang sous le matelas ! Nous demandons immédiatement une autre chambre suffisamment éloignée de la chambre infectée. C’est bien la première fois que nous en voyons en inspectant, c’est à la fois effrayant et rassurant, on se dit que les inspections ne servent pas à rien. Nous mettons toutes nos affaires dans la douche pour la nuit. Il parait que la salle de bain est plus sûre que la chambre.
Nous disposons de peu de temps pour visiter la ville puisque notre bus pour Göreme, en Cappadoce, est à 17 h. Nous commençons par un free walking tour en tout petit groupe : un Italien de 22 ans, le guide qui est Jordanien et nous-même. Nous débutons par la visite de la mosquée Melike Hatun : un bâtiment récent (2017) portant le nom d’une femme du 14ᵉ siècle, fille de sultan, et située à l’entrée du quartier historique. En temps normal, nous aurions visité le parc Gençlik, un lieu important pour la vie culturelle, mais à cause de l’attentat du 1er octobre devant le ministère de l’Intérieur revendiqué par le PKK, et du renforcement du dispositif de sécurité qui en a résulté, le guide a préféré l’éviter. Nous sommes ensuite allés au bazaar, qui est assez différent du Grand Bazaar ou du Spice Bazaar d’Istanbul puisqu’il s’agit principalement d’un marché alimentaire et qu’il est fréquenté par des locaux. Alors que nous avons acheté des figues à 200 lira (6.8 euros) le kg Istanbul, dans ce marché, elles étaient à 30 lira (1 euro).
Nous avons ensuite été voir la mosquée et la tombe de Haji Bayram Veli (1352–1430), un représentant important du soufisme, dont nous allons à nouveau entendre parler quand nous serons dans la ville de Konya.
La visite s’est finie au château d’Ankara. Ce nom est trompeur, car le château est en fait un ensemble de maisons très similaires, entouré de murailles et flanqué de deux tours, l’une d’elles se visite. On peut même monter au sommet si on accepte de franchir une barrière. La vue à 360 degrés sur la ville en vaut la peine !
Autour du château, un grand projet immobilier voit le jour. Les constructions seront censées résister aux séismes. À l’intérieur du château, les maisons sont rénovées gratuitement, si le bâtiment doit être démoli, les habitants sont soit indemnisés, soit logés à titre gracieux pendant la reconstruction de leur maison qu’ils pourront ensuite réintégrer.
Il y a de nombreux musées près du château. Mais, après le walking tour, nous avons préféré aller au mausolée d’Atatürk avec l’Italien en taxi. Les gardes sont très impressionnants, ils sont grands, costauds et limite menaçants. Le personnel civil est principalement constitué d’hommes de bonnes carrures. Le cercueil d’Atatürk n’est pas exposé au public. Nous avons seulement pu le voir à travers l’écran d’une caméra qui se trouve dans le musée situé en partie sous le mausolée. Le résumé de la visite du musée que nous avons faite avec un audioguide nécessiterait un article à part entière étant donné l’influence de la vie d’Atatürk sur la Turquie. Cela étant dit, nous pouvions ressentir à quel point “Le père des Turcs” était apprécié et on pourrait presque dire vénéré.
Les audioguides en Turquie sont souvent des smartphones avec prise jack. Prendre des écouteurs nous permet de partager un audioguide pour deux. En acceptant de progresser au même rythme, on économise un peu, et on n’embête personne avec le son.
Nous avons pris un sandwich kokoreç, boyaux et abats d’agneau mis en broche, avec notre compagnon italien avant de filer vers Göreme en bus.
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